Aujourd’hui, on m’a demandé par téléphone s’il fallait ou non « punir un chien qui grogne »…

Cette dame, inquiète à juste titre, s’était empressée de poser cette question sur un groupe d’éducation canine, après que son setter irlandais ai grogné sur un invité qui essayait de gratter quelques centimètres du canapé, déjà squatté aux 3/4 par le chien.

Démunie, elle n’avait pas su comment réagir, et l’invité a choisi de déguerpir vers une chaise pour éviter le conflit.

La pauvre qui s’attendait à recevoir des conseils clairs et rassurants, s’est retrouvée prise entre deux feux.

D’un côté, lever de bouclier des « bienveillants » : « On ne punit JAMAIS un chien qui grogne, il manifeste un malaise, un mal-être, un inconfort, le punir ou ignorer le grognement ne fera qu’inhiber ce mode de communication, le prochaine fois il passera directement à la morsure. « 

De l’autre côté, réaction des « tradis » : « Comportement intolérable, on marque fortement notre mécontentement, on le sort du canapé, voire on retourne le canapé, et on l’isole dans une autre pièce, interdit de canapé à vie. »

Et au milieu de ça, heureusement, quelques réactions plus mitigées et équilibrées.

En fait, cela soulève plusieurs questions.

Est ce que mon chien, quand il grogne, manifeste un réel malaise, ou est-ce un avertissement, une menace ?

Quand ma vieille Ishka s’est blessée récemment, et qu’elle s’est fait recoudre, j’ai voulu la porter pour descendre de la voiture car elle était encore bien groggy. Au moment de la soulever, elle a commencé à grogner. Je ne la tenais sûrement pas bien, elle avait mal et était stressée. Évidemment que dans ces circonstances je ne vais pas la sanctionner, ni poursuivre mon action! Je lui indique que j’ai compris, dans le calme, et j’ai changé ma façon de faire.

Imaginons maintenant que, sans problème de santé, elle me grogne dessus lorsque je lui demande de se décaler parce qu’elle squatte en plein milieu du chemin, ou pour m’empêcher d’accéder à MON lit. Ce ne serait franchement pas la même tambouille….

Est ce que je suis légitime pour sanctionner mon chien ?

Dans le cas de la dame qui m’a appelée, la réponse était clairement non. Le chien avait toujours eu droit en illimité au canapé, il y avait SA place attitrée, et faisait clairement tout ce qu’il voulait au quotidien, tant pis si ce n’était pas respectueux ni adapté à la vie de la maison. Dans ces circonstances, se mettre d’un coup à l’engueuler et vouloir le faire descendre de force (bah oui, il ne coopère jamais à la demande « descends »), ça aurait été s’exposer à un gros risque de morsure.

Vous avez choisi de laisser votre chien décider de tout ? Eh bien assumez maintenant…. Ou bien changez votre façon de faire au quotidien, en l’éduquant en amont, afin de ne pas en arriver à des situations pareilles…..

Et méfiez-vous des  » Il faut TOUJOURS  » / « Il ne faut JAMAIS » ….